La démobilisation

Parcours

Mobilisation, démobilisation,
de quoi parle-t-on?

“ La démobilisation n’arrive pas d’un coup et ne vient pas de nulle part. C’est un processus qui se développe à plus ou moins long terme”. 

Intéressons-nous au processus menant à l’abandon de la pratique, cela nous permettra d’en apprendre davantage sur les adhérents à risque d’abandon et les signes d’alerte : des informations cruciales pour favoriser leur réussite et leur mobilisation, et qui constituent la base de ce dispositif.  

Bientôt, vous pourrez passer à l’action, mais d’abord, regardons de plus près ce que nous disent la théorie et l’expérience de ce processus que l’on appellera démobilisation. 

Les facteurs de risque de démobilisation ?  

Il existe à la fois : 

  • des facteurs de risque individuels qui ont trait aux caractéristiques de la personne, comme par exemple l’état de santé physique et psychologique, et la motivation à pratiquer cette activité particulière. 
  • et des facteurs de risque environnementaux qui sont liés aux caractéristiques des contextes dans lesquels la personne évolue. On retrouve dans cette catégorie le soutien familial, les caractéristiques de la discipline sportive, l’ambiance du club, l’environnement urbain ou rural… 
FACTEURS INDIVIDUELS FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX 
Individu Personnels Club Environnement 
Attributs sociodémographiques (Genre, niveau socio-économique, langue…) Ressources  (Revenus, déménagements fréquents,) Structure (grand club, petit club, professionnalisé ou non…) Géographique (rural, urbain, prioritaire,…) 
État de santé physique et psychologique (Handicap, prédispositions, morphologie, coordination, souplesse, dépression, timidité,…) Soutien parental  (présence d’un autre membre de la famille, autres activités familiales ..) Composition sociale (faible mixité sociale, population mixte, capacité d’intégration…) Concurrence (faible offre sportive, multiplication des créneaux, horaires…) 
Caractéristiques sportives (Sédentarité, performances sportives, engagement à l’entrainement, difficultés d’apprentissage, problèmes de comportements, compréhension de l’activité, motivation…) Etudes /Emploi  (difficultés scolaires, emploi du temps changeant, travail flexible,..) Climat associatif (moyens mis à disposition, relations avec les encadrants et les dirigeants, écoute, animations, dynamisme…) Pairs (réseau d’amis, autres activités..) 

Deux processus principaux d’abandon 

Deux processus clés expliqueraient la démobilisation : 

  1. Le processus du « parcours sportif » défavorable : D’après cette approche, l’abandon serait surtout l’aboutissement d’un processus long découlant du contexte environnemental mais aussi des prédispositions physique et mentales de l’adhérent. 
  1. Le processus de « stress » : Ici, l‘abandon découlerait d’un processus court d’inadéquation entre les ressources ou besoins motivationnels des adhérents et les caractéristiques de l’activité et de l’accueil dans le club. L’adhérent se trouve alors en rupture avec un club (ou un éducateur) incapable de nourrir ses besoins fondamentaux de plaisir, de progression, ou bien ils se retrouvent submergés par des sollicitations physiques et techniques très fortes à laquelle il ne se sent pas en mesure de répondre. 
  2. Différents profils d’adhérents démobilisés : Nous avons identifié quatre types de démobilisation. Connaître ces profils et être capable de les identifier permet de faciliter le repérage des adhérents et de cibler des actions de prévention et de remobilisation.  
  • Les démobilisés inadaptés présentent des comportements de rejet de l’activité se traduisant par des problèmes comportementaux. Leur progression physique et technique, ainsi que leur motivation sont très faibles. Ce sont les membres les plus faciles à identifier car les ruptures avec l’activité sont précoces et visibles ; ils sont souvent et rapidement absents. 
  • Les démobilisés sous-performants : à l’inverse des démobilisés inadaptés, ils ont tendance à intérioriser leurs difficultés et présentent peu de difficultés de comportement. Leur maitrise technique est faible car leur démobilisation mentale est bien ancrée, en revanche leur motivation est toujours présente ; 
  • Les démobilisés désengagés progressent correctement, mais, comme les démobilisés inadaptés, ils portent un regard négatif sur l’activité et le club qui peut se manifester par un investissement dans l’activité réduit au minimum. Leur bon niveau technique apparent en fait, là aussi, un profil de démobilisation plus difficile à repérer ; 
  • Les démobilisés discrets présentent des situations d’«essoufflement», caractérisées par un engagement élevé mais des difficultés à répondre aux demandes sportives (progression, résultats, sollicitations). Ceci en fait un profil de démobilisation difficile à repérer dans les clubs. 

En résumé  

La démobilisation n’est pas une fatalité de notre système associatif. 

  • Il est indispensable de travailler sur l’engagement sportif des adhérents dès les premières séances pour éviter les situations de démobilisation précoces. 
  • Les premières séances peuvent amener dans rapport difficile aux activités sportives (frustration, incompréhension, technicité, attentes, etc). Il est donc important d’ajuster l’entrée dans l’apprentissage de l’activité en adaptant la pédagogie au niveau initial et aux attentes des adhérents.  
  • Les malentendus ont lieu lorsque l’adhérent et le club conditionnent leur engagement réciproque à l’atteinte d’un niveau technique et d’un classement, et non par leur relation positive au processus d’apprentissage et aux activités du club.