Observer la démobilisation

La démobilisation, de l’impression à l’observation?

Parcours

Grille d’observation de la démobilisation des adhérents

C’est quoi ? Une grille d’observation des adhérents à travers le prisme de l’engagement. 
Pourquoi ? Pour identifier les adhérents à risque et les signes avant-coureurs du désengagement, puis choisir une ou plusieurs stratégie(s) de remobilisation adaptée.
J’en fais quoi ?  Je me pose 30 minutes pour la télécharger et remplir tranquillement la grille et dresser un diagnostic global de mon groupe ou de mon club. Dans le 4ème onglet, j’obtiens une priorisation adaptée à mon diagnostic pour passer à l’action.

Observer les profils de démobilisation

C’est quoi ? Une fiche-outil présentant les 7 grandes familles d’observables proposées par la recherche pour connaître le profil de désengagement de ses adhérents.
Pourquoi ? Pour comprendre de manière synthétique ce que nous dit la recherche sur l’engagement et ce que je peux directement observer dans mon club.
J’en fais quoi ?  Elle me sera utile pour  mieux comprendre le lien entre la recherche et la grille d’observation.

« Le mois de novembre est une période charnière pour la fidélisation »

Les semaines qui suivent les vacances de la Toussaint sont celles où de nombreux joueurs décrochent du club. La ligue SUD Provence-Alpes-Côte d’Azur de Badminton a analysé ce phénomène.

Rencontre avec Laurent GARNIER, Responsable du développement au sein de la ligue et initiateur de ce programme:

C’est une période à haut risque. Entre les vacances de la Toussaint et celles de Noël, de nombreux joueurs « décrochent », en particulier les primo-licenciés, ceux qui débutent le badminton.

Ce phénomène est difficile à chiffrer, mais une statistique permet d’en mesurer l’importance : en 2017-2018, 64 % des débutants inscrits dans les clubs ont abandonné le badminton en cours d’année et 51% de ceux qui ont continué ont abandonné après la seconde année…

En quoi les semaines après la Toussaint sont-elles importantes pour comprendre le phénomène de « décrochage » des joueurs ?

C’est une période charnière, car c’est là qu’on observe les premiers décrochages. Dans les clubs, c’est à ce moment qu’on commence à comptabiliser les premiers départs et les premières séances où le gymnase est moins “plein”. Certains joueurs ne reviennent pas après les vacances. D’autres décrochent petit à petit jusqu’à noël, autre période charnière où se mesurent l’engagement et la motivation des licenciés.

Qu’est-ce qui se joue à cette période ?

Les licenciés prennent conscience de la difficulté de l’apprentissage du sport, des fondamentaux physiques et technico-tactiques à maîtriser pour s’épanouir et prendre du plaisir sur le terrain et avec les autres joueurs, et de l’assiduité nécessaire sur les cours encadrés pour progresser. Avec le championnat interclubs et les premiers matchs qui approchent et les premières confrontations qui arrivent et peuvent être décevantes face à des joueurs parfois légèrement plus aguerris. Les vacances de Noël participent au décrochage, car les licenciés passent les fêtes parfois sans faire de sport, vu que les gymnases sont souvent fermés. Souvent, la socialisation au sein du club, notamment quand on n’a pas été très assidu et que le club possède de nombreux joueurs répartis sur de nombreux créneaux, n’a pas été facile, et ce n’est pas évident d’y retourner.

Dans un aspect plus général, sur le long terme, quelles sont les principales difficultés pour fidéliser les débutants ?

La principale difficulté, c’est de trouver sa place au sein du club. C’est le cas notamment des personnes qui reprennent une activité physique après quelques années de sédentarité, qui avaient choisi le badminton car ils y avaient déjà joué à la plage, et se rendent rapidement compte que finalement c’est un véritable sport. Ces joueurs viennent souvent seuls et sont parfois un peu gauches, ne veulent pas “gêner” les joueurs déjà aguerris, et se sentent socialement à part au sein du club si celui-ci ne fait rien pour les intégrer. Cela se traduit par des problèmes de socialisation et d’apprentissage des codes, qui rendent difficile pour eux la projection dans la trajectoire du joueur passionné. L’isolement est un fort facteur de décrochage, et ce pour les joueurs de tous milieux sociaux, de toutes origines et de toutes motivations : les statistiques montrent que les joueurs qui viennent en groupe, en famille ou avec des amis sont plus à même de rester assidus, notamment dans les clubs qui proposent des créneaux encadrés mais pas seulement.

Beaucoup de licenciés ont aussi du mal à s’adapter au modèle associatif, alors qu’ils ont déjà pratiqué le sport dans des salles de sport (fitness). Certes, l’organisation n’est pas toujours très transparente et la communication pêche un peu parfois, mais même pour ceux qui sont déjà très sportifs, certaines difficultés subsistent pour s’adapter à l’organisation de la discipline (inscriptions aux tournois, déplacements en interclubs, compréhension des acronymes, des classements…). Enfin, les conditions d’accueil sont primordiales dans la motivation et la place du licencié. Dans les cours collectifs comme sur le jeu libre, lorsque le gymnase est bien rempli et que certains doivent patienter dans les gradins, les plus en difficulté ont tendance à se décourager.

Le choix de l’activité badminton joue aussi beaucoup…

A l’heure où les licenciés sont tenus de s’engager pour une année entière dans les activités sportives associatives, le choix très rapide de l’activité a un impact majeur sur le décrochage. Avec la limitation du nombre de places pour éviter la trop grosse saturation des créneaux, et un droit d’essai limité pour des questions d’assurance, de plus en plus de joueurs signent et payent un an d’engagement au club sans avoir réellement expérimenté plus qu’une séance d’essai.

Certains joueurs participent aux premiers cours de l’année mais sont aussi en attente d’une place dans un autre club, ou ne savent pas bien encore si leur planning familial et professionnel leur permettra de venir régulièrement aux horaires contraints du club. Pour ceux qui ont payé sans savoir, mais ne se sentent pas en phase avec l’activité, ne progressent pas aussi rapidement que les autres, il est souvent difficile de s’accrocher.

Comment repérer et accompagner ces licenciés ?

Il est nécessaire de travailler sur l’accompagnement et le bien-être des licenciés, et leur intégration dans la structure, dès le premier trimestre.

Les programmes de tutorat peuvent être une solution, autant pour apprendre les fondamentaux du fonctionnement associatif comme ceux de l’activité sportive, mais aussi pour ne pas se perdre physiquement et socialement au sein du club, particulièrement quand celui-ci possède de nombreux créneaux dans plusieurs gymnases.

Dans cette veine, nous avons mis en place des expériences d’évaluation, dans certains clubs, par le biais de questionnaires de la satisfaction des licenciés à l’issue des séances, pour déceler les insatisfactions au quotidien sur trois aspects primordiaux.

  • Le plaisir de pratiquer, et donc la nécessaire mise en confiance du licencié dès les premières impressions, le dépassement des blocages, la proposition des nombreuses facettes du badminton.
  • La progression vers la maîtrise du geste technique, en ayant à cœur de donner au licencié l’envie de pratiquer, en enseignant bien le badminton et en individualisant le suivi de la progression.
  • Le lien social et la convivialité au sein du club, en portant attention à l’adhérent et en facilitant son inclusion au sein de la structure, pour qu’il reparte content à la fin de chaque séance.

Le fait de questionner régulièrement et directement les adhérents sur ces sujets, incite l’encadrant (ou le responsable en charge du créneau) à s’intéresser beaucoup plus précisément qu’auparavant aux motivations et à la personnalité de chaque adhérent, et a faire tout son possible pour les satisfaire. Le licencié, de son coté, apprécie d’autant plus qu’on se préoccupe de lui, se sent mieux pris en compte, et réfléchit lui-même plus souvent à sa satisfaction, au plaisir qu’il prend sur le terrain. Il est plus attentif aux progrès qu’il réalise, même les plus petits, et les encouragements personnalisés stimulent sa motivation. Enfin les moments de convivialité partagés, avec les membres et les responsables du club permettent de tisser des liens privilégiés et de se sentir intégré et bienvenu.

Au-delà du constat subjectif, comment j’agis ?

Vous faites vous-même ce constat il vous semble important d’évaluer précisément cette impression, et surtout de proposer à vos adhérents des solutions pour ne pas les perdre ?

Pour vous aider dans cet objectif, nous vous proposons une grille d’observation de la démobilisation des adhérents, disponible ci-dessous. Cette grille vous permettra de mesurer le degré de démobilisation de vos adhérents et vous proposera une priorisation des solutions de remédiation à mettre en œuvre ensuite, que l’on va expliciter dans les pages suivantes.

C’est en lien avec la recherche !

La grille d’observation se base sur les familles d’observables de l’engagement directement issues des travaux de recherche. Si vous voulez en savoir plus, consultez dès maintenant la fiche-outil

Connaître le profil de désengagement de ses pratiquants ci-dessous !